Jean Serge Lumu, l’invité de ce numéro de VoxCongo, est directeur de cabinet au commissariat général en charge des affaires humanitaires et sociales, genre, famille et enfants, dans la province du Lualaba. Selon lui, les raisons du non-respect de la loi sur la parité en RDC sont nombreuses : manque de volonté politique, manque d’instruction chez les femmes mais aussi les habitudes de certaines religions, qui dévalorise les femmes.

« Il y a plusieurs contraintes qui empêchent l’effectivité de la parité en RDC notamment la logique des partis politiques ; étant donné qu’il il y a très peu de femmes qui ont des postes de responsabilité dans les partis politiques, lorsqu’on demande aux partis politiques de désigner les animateurs qui doivent accompagner les institutions, il  y a très peu de femmes qui sont représentées  », a décrié Jean-Serge Lumu.

Et de poursuivre « La deuxième raison, c’est le niveau d’instruction des femmes, les gens trouvent que c’est une raison pour empêcher leur accès aux postes de décisions. Les mouvements religieux ont également contribué au fait que les femmes sont mises souvent en second plan Tous ses éléments réunis créent une frustration et un manque d’estime de soi, ce qui fait que les femmes elles-mêmes ne votent pas pour d’autres femmes, parce qu’elles estiment que les femmes ne peuvent pas construire ».

Pourtant, la loi sur la parité, dans son article 11, interdit tout stéréotype et tout cliché sexiste à tous les niveaux d’enseignement notamment dans les outils pédagogiques, dans les curricula, dans les activités parascolaires et culturelles, dans l’orientation scolaire, le choix d’une carrière, la publicité et l’audiovisuel.

De même, l’article 10 de la loi sur la parité affirme que l’homme et la femme ont droit à l’égalité de chances ainsi qu’à l’accès à l’éducation et à la formation. A cet effet, le Gouvernement met en œuvre des programmes spécifiques notamment pour  encourager la parité des filles et des garçons en matière de scolarisation,  réduire sensiblement l’écart dans le taux d’alphabétisation entre l’homme et la femme.

Jean-Serge Lumu recommande donc que les femmes soient informées de la loi sur la parité afin que l’instruction ne soit pas une raison pour les écarter des postes de responsabilité.

« Il existe une volonté politique pour que cette loi soit appliquée dans sa totalité, avec à la clé un programme pour augmenter les capacités et le niveau de connaissance des femmes », conclut Jean-Serge Lumu.

Des inégalités de droits, de chance et de sexe persistent entre les hommes et les femmes et font perdre à la République Démocratique du Congo l’utile contribution des femmes à la réalisation de ses objectifs de développement humain durable. Cette persistance des disparités entre hommes et femmes est constatée dans les domaines politique, économique, social et culturel. Pourtant, la Constitution du 18 février 2006 telle que modifiée et complétée à ce jour, consacre, dans ses articles 12 et 14, les principes d’égalité de droits, de chance et de sexe.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *