La RDC fait face à une forte insécurité alimentaire due notamment à la situation sécuritaire dans certaines de ses provinces, aux conflits intercommunautaires et aux conséquences socioéconomiques de l’épidémie de COVID-19. Le fonds des Nations Unies pour l’Enfance (UNICEF), estime ainsi à 3,3 millions, les enfants de moins de 5ans qui souffriraient de la malnutrition aigüe en 2021.

Dans l’espace Kasaï, près d’1,27 million de déplacés ont fui les combats relatifs au conflit de la milice Kamuina Nsapu, selon le Bureau de Coordination des Nations-Unies pour les Affaires Humanitaires (OCHA). Ces populations ont dû abandonner leurs champs, leurs villages et leurs activités agricoles afin de trouver un refuge. Il y a donc moins de denrées alimentaires produits.

Un reportage de cette édition de Vox Congo montre la situation de malnutrition dans la zone de santé de Tshikaji (Kananga, Kasaï-Central) qui a beaucoup souffert des combats. La capacité du centre de santé saint Martyrs est de 18 enfants souffrant de malnutrition par mois. Du fait de la crise, le centre est débordé avec la prise en charge de près d’une trentaine d’enfants souffrants de malnutrition par mois. La majorité de ces enfants viennent des familles pauvres. Souvent, on dénombre plusieurs enfants, d’une même famille, atteints de symptômes de malnutrition.

A Kisenso également, une commune enclavée de la ville de Kinshasa d’environ 471 000 habitants, pour la plupart pauvres. Les données de l’Enquête du Développement Sanitaire (EDS) de 2011 établissent un taux de malnutrition globale à 9,3% pour la zone de santé de Kisenso. La prévalence globale de malnutrition aigüe pour les enfants de 6 à 59 mois était, à l’époque, de 2,4%. La prise en charge des enfants souffrant de malnutrition est difficile dans la zone de santé de Kisenso dans la mesure où, seulement 2 des 17 aires de santé de la zone s’occupent de malnutrition.

Toujours selon l’UNICEF, au moins 1 million sur les 3,3 millions d’enfants souffrant de malnutrition en RDC, souffrent de malnutrition aiguë sévère. Ces données alarmantes sont le résultat de l’insécurité continue, des conséquences socioéconomiques de la pandémie de COVID-19 et de l’accès limité des enfants et des familles vulnérables à des services essentiels. Les autorités du pays sont donc appelées à mettre en place rapidement des interventions publiques efficaces.

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